Borloo, joker vert

Il plane, Borloo. Symbole gouvernemental de l’écologie triomphante post-électorale, nouvelle marotte sondagière – il est devenu la personnalité politique la plus populaire du moment – Borloo biche. Heureux ? Pfff ! Il feint de se soucier de sa cote d’amour dans l’opinion et à l’Elysée comme de l’an quarante. Assure avoir d’autres objets de préoccupation. Ses desseins, veut-il nous faire croire tout en précisant qu’il ne revient pas de l’enfer en matière de popularité, sont planétaires, sa circonscription, universelle, et son ambition, secondaire. Pas question de se livrer aux petits jeux du casting gouvernemental. «Je ne me produits pas aux Mathurins.»

Son horizon, c’est le Grenelle de l’environnement – qui devrait permettre, selon une étude du BCG, la création de 600 000 emplois -, mais aussi la mise en place de la taxe carbone, qu’il préfère ap peler «contribution climat énergie», manière de ne pas lier éternellement protection de l’environnement et taxes.

Devenu le joker chlorophylle de la majorité, le cofondateur de Génération Ecologie est néanmoins plus présent que jamais depuis le score « historique » réalisé par la liste de Dany Cohn-Bendit. Le voici à nouveau sur les plateaux de télévision. Inchangé. Avec son style direct et gouailleur, cette insolence calculée, ce regard moqueur qu’il porte sur le petit théâtre parisien, ses journalistes, ses petits marquis et ses grands courtisans. Faux dilettante. Le cheveu comme le reste : en bataille. A part, Borloo ? Pas tant que ça.

Le numéro deux du gouvernement avait caressé un moment l’idée de quitter son ministère pour celui de la Justice ou de l’Education mais, comme le note un ami influent du président de la République, en lui décernant un label d’écologiquement correct, Nicolas Hulot «l’a scotché pour un petit bout de temps à son ministère». Qu’importe. Borloo voit grand. De la protection des hippocampes à la relance verte. De la lutte contre le réchauffement climatique à la promotion du développement durable. Il a de l’or électoral entre les mains. Et il le sait.

Anne FULDA

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