On avait déjà du mal à se retrouver dans la composition de l’échiquier politique béthunois. Aujourd’hui c’est encore un peu plus compliqué. Le Parti radical valoisien entre… à la mairie avec l’adhésion de deux élus UMP au parti de Jean-Louis Borloo, Michel Piard et Liliane Cirilli rejoints par Philippe Preudhomme, Joël Lemée et Estelle Pruvot.
La municipalité est on ne peut plus hétéroclite. Aujourd’hui, on va plus loin. Entre les PRG (entendez parti radical de gauche), les vrais comme Saint-André et Boutinon, et les autres comme Duquenne et Cauche, qui ont été exclus, il y avait déjà du remous. Le maire, d’abord PS, a pris sa carte au PRG pour se démarquer du clan Mellick qui n’a jamais voulu l’adouber. Ce n’est pas tout. Cinq élus de la majorité viennent de changer de parti, mais pas de majorité.
Le Parti radical valoisien fait son entrée à la mairie avec Philippe Preudhomme, adjoint au développement économique et au commerce, Michel Piard, adjoint aux finances, Estelle Pruvot, conseillère chargée du programme de réussite éducative, Liliane Cirilli, adjointe chargée de l’action sociale et Joël Lemée, conseiller. Philippe Preudhomme, soutenu par le nouveau centre, sans être adhérent, est entré dans la majorité sur la liste d’Olivier Gacquerre. Michel Piard, ex-RPR et UMP explique : « je ne me reconnais plus comme tel au travers de son mandat d’élu municipal ». Estelle Pruvot, au MoDem depuis sa création, sollicitée par Oliver Gacquerre pour les municipales, a quitté ce parti après les élections, et s’est donc éloignée de la ligne politique du premier adjoint béthunois. Elle applaudit la démarche de Borloo, le n° 2 du gouvernement, radical valoisien lui aussi : « il fait pas mal avec le peu de moyens qu’il a ». Elle se défend, en revanche, d’être une Sarkozyste. « Je ne suis pas une politique, dit-elle. J’ai des valeurs humanistes, mais je ne suis ni de gauche ni de droite… » Liliane Cirilli, RPR dans les années 80, puis adhérant à l’UMP, se retrouve en difficulté avec le poste d’adjoint à la solidarité qu’on lui a confié. « Pour moi, il est difficile de dire aux gens dans le besoin que je suis leur interprète tout en étant cartée UMP ».
Joël Lemée est dans la même ligne, tout comme Jean-Pierre Déruelle qui soutient la démarche, sans adhérer cependant au parti de Borloo.
Pour les cinq Valoisiens, ce parti les a interpellés. « C’est le plus fidèle à mes idées », estime Philippe Preudhomme. Ils ont rencontré David Gruson, le président départemental qui les a chargés de « recruter » de Saint-Omer jusqu’au bassin minier.
Olivier Gacquerre n’est pas très surpris. Il estime cependant que lui et ses sept autres colistiers actuels ont été élus sur un projet et s’y tiennent. « De toute manière, ajoute-t-il, tant que le jugement n’est pas rendu (l’invalidité de l’élection du maire demandée par J. Mellick), on est toujours en campagne ».
André Flajolet, au courant de la situation, indique : « Ils ne quittent pas l’UMP mais ils s’identifient à un courant de pensée à l’intérieur de la majorité dans un parti associé. C’est important que les élus se marquent politiquement. » Le député pense que Michel Piard a peut-être un ressentiment de ne pas avoir figuré sur la liste UMP aux Européennes.
Source : La voix du Nord