Les ténors de l’UMP et du Parti radical apellent les Radicaux à exister dans « l’unité »

Marseille – Les ténors du Parti radical et de l’UMP ont appelé dimanche les radicaux, qui revendiquent leur différence dans la majorité, à y prendre "leur place", en faisant "l’unité", lors des "Ateliers des Radicaux" réunis à Marseille ce week end.

"Vous vous sentirez bien au sein de notre famille politique en parlant plus et en étant bien entendus", a lancé le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand, à la tribune du Palais des Congrès de la cité phocéenne.

Il a d’abord cherché à rassurer les radicaux, inquiets de l’entrée de leur chef de file Jean-Louis Borloo dans l’organigramme de l’UMP, à la vice-présidence du conseil national, en janvier dernier, et, plus récemment, fâchés de voir disparaître le logo du Parti radical (co-fondateur de l’UMP) des documents de la campagne de la majorité pour les européennes.

"Je ne veux pas moins de Parti radical, pas moins de Jean-Louis Borloo, mais plus de Parti radical, plus de Jean-Louis Borloo!", a lancé M. Bertrand devant plusieurs centaines de militants et d’élus, qui avaient débattu la veille à huis clos sur le "positionnement" de leur parti après les européennes.

Tirant ses propres leçons du scrutin du 7 juin, M. Bertrand a ajouté que les succès électoraux tenaient à "trois clefs": "rassemblement, mobilisation de tous, et union".

"Je dis non à tout ce qui peut diluer l’unité et oui à la diversité des débats". "Je veux faire passer l’UMP à la vitesse supérieure et que le Parti radical y ait toute sa part", a-t-il dit.

Et d’ajouter: "c’est pas une question de places ni de postes, mais c’est une question d’idées, et sans idée en politique, vous n’existez pas".

"Ensemble nous devons préparer les prochaines échéances électorales, ensemble nous devons aussi être un laboratoire d’idées", a renchéri le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin.

Son adjoint UMP, Renaud Muselier, lui a fait écho: "l’unité est essentielle pour mener le combat politique". Et d’avertir à son tour: "pas dans un consensus mou, mais dans un projet dynamique".

Jean-Louis Borloo a lui aussi voulu rassurer le Parti radical qui tient congrès en novembre pour renouveler ses instances dirigeantes.

"Notre loyauté (à l’UMP) est évidemment totale, et notre différence est aussi bien réelle", a-t-il dit.

"Il y a des attentes de la part des Radicaux de visibilité et de reconnaissance", au côté du grand partenaire et de ses alliés centristes (Gauche moderne, Progressistes et Nouveau Centre), a-t-il ajouté.

"J’ai envie de dire au président de la République: oui, nous allons ensemble dessiner ce monde nouveau", a poursuivi le numéro deux du gouvernement.

Puis s’adressant au plus vieux parti de France qu’il préside depuis près de deux ans: "nous entrons dans un monde nouveau, difficile à bâtir, et ce parti révolutionnaire qu’est le Parti radical a toute sa place dans cette révolution". "Le monde change à une telle vitesse que nos formations doivent changer", a-t-il dit.

Dans le cadre de l’aggiornamento du Parti radical, son président a annoncé la refonte de son manifeste historique en un "nouveau pacte radical et écologiste, dans les prochains mois".

Son prédécesseur, le maire de Nancy, André Rossinot, s’est fait lui aussi le chantre de la modernité: "le rythme a changé, il faut s’intégrer". "Il ne faut plus seulement une carte de visite historique du Parti radical, mais plus de présence pour faire avec l’UMP un pacte gagnant gagnant".

Régine LAMOTHE – AFP

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