Le photovoltaïque fait grise mine

Le tarif de rachat de l’électricité solaire devrait baisser de 12 % à partir du 1er septembre. Seuls les professionnels seront concernés, mais l’emballement autour du photovoltaïque risque d’en prendre un coup.

C’est un coup dur pour les installateurs de panneaux solaires. Pour la deuxième fois depuis le début de l’année, le prix de rachat de l’électricité solaire va baisser. L’annonce, faite conjointement par les ministères de l’Economie et de l’Ecologie, prévoit une réduction du prix de 12 % à partir du 1er septembre prochain.

Si cela ressemble à un mauvais coup porté au secteur d’activité, la nouvelle présente quand même quelques avantages. D’abord parce que le rachat de la production solaire par EDF est en fait supporté par les particuliers, par le biais de la Contribution au service public de l’électricité (CSPE), réglée avec la facture d’électricité. Or le nombre de demandes de rachat a explosé : des dizaines de milliers de personnes ont fait une demande auprès du fournisseur historique d’électricité. En clair, si les prix étaient restés les mêmes, la facture de chaque famille en France aurait fait un bond de 60 € par an.

Grosses installations concernées

L’autre bonne nouvelle, c’est que la baisse n’affecte pas les particuliers. Dans leur communiqué commun, Christine Lagarde et Jean-Louis Borloo ont ainsi précisé que « les tarifs applicables aux installations domestiques d’une puissance inférieure à 3 kWc (soit environ 30 m2 de panneaux) resteront inchangés à 58 centimes d’euro par kilowattheure ». En clair, seules les grosses installations, placées notamment sur les toits des gros bâtiments ou à même le sol, devraient être concernées.

Parallèlement à la baisse annoncée, les ministres ont fait part de leur intention d’adapter le système de régulation du tarif de rachat. Cela devrait permettre à EDF de mieux s’adapter à l’évolution du secteur. Car si les prix ont peu baissé depuis la mise en place de cette politique de rachat de l’énergie solaire, passant d’un peu plus de 60 centimes le kilowattheure à 58 centimes pour les particuliers, le coût des installations a été divisé par deux. De là un énorme effet d’aubaine, les particuliers pouvant s’équiper à peu de frais et en tirer des bénéfices intéressants. A tel point que d’un parc de 81 mégawatts (MW) en 2008, la production solaire a été multipliée en deux ans par dix en France pour atteindre 850 MW. Et 3.000 MW supplémentaires sont en projet à l’heure actuelle. La baisse des prix a pour but de contenir la bulle spéculative du secteur qui pourrait à terme nuire au développement de cette énergie renouvelable.

Source : France soir – T. M. 25/08/10 à 06h38

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