Grand Paris : Michel Mercier cherche le consensus

Pour redire son attachement au Grand Paris, Nicolas Sarkozy devrait se rendre d’ici à la fin du mois sur le plateau de Saclay où un établissement public d’aménagement et de développement économique a vu le jour au cœur de l’été. Il pourrait être présidé par le chercheur Pierre Veltz. Saclay est le plus avancé des «clusters» tant vanté par Christian Blanc, l’ex-secrétaire d’État chargé du Grand Paris. C’est un territoire situé entre les départements des Yvelines et de l’Essonne, consacré à la recherche scientifique et à l’enseignement supérieur. Le chef de l’État pourrait y annoncer le déménagement d’ici quelques rentrées de certaines grandes écoles qui formeront la base d’un mégacampus. Présenté comme «le plus grand projet de ce type en E urope», il serait équivalent, affirme un acteur du dossier, «à trois ou quatre fois la taille d’un campus américain comme Stanford ».

Ministre de l’Enseignement supérieur mais aussi présidente du groupe UMP à la région, Valérie Pécresse se réjouit de l’avancée du dossier Saclay qui traîne depuis les années 1960. Elle se félicite aussi du financement exceptionnel consacré à ce territoire : près d’un milliard et demi d’euros. De quoi agacer les maires voisins.

«Bon sens» 

Bertrand Delanoë, le maire PS de Paris, surveille le dossier. Selon certains, Nicolas Sarkozy pourrait inclure des écoles parisiennes comme Agro ou ParisTech dans la liste des établissements susceptibles de déménager à Saclay. Delanoë fera tout pour l’éviter. Son entourage rappelle que le maire «a toujours soutenu le développement de Saclay à condition que cela ne se fasse pas au détriment de Paris qui a dix fois plus d’étudiants et de réels besoins financiers». La discussion devrait sans nul doute se retrouver au menu du déjeuner prévu cet automne à l’Hôtel de Ville de Paris avec le chef de l’État.

Ce sujet de tension ne devrait pourtant pas perturber outre mesure le climat consensuel dans lequel s’est désormais engagé le Grand Paris depuis cet été. Ministre de l’Aménagement du territoire et successeur de Christian Blanc, l’affable Michel Mercier veut rassurer, mettre de l’huile dans les rouages et répondre par du «bon sens » aux questions compliquées. Certes, il y a encore deux projets de métro en grande et moyenne couronne, celui lancé par Blanc et celui de la région. «On ne peut pas se payer et réaliser deux projets, a lancé mercredi Mercier. Avoir deux projets, c’est ne pas en avoir.» Si deux débats publics distincts sont bien lancés à la fin du mois, ils devront par force converger. Michel Mercier s’y emploie avec diplomatie. Parmi les tracés possibles de métro, le ministre soutient -«par une claire volonté politique de désenclavement»- la ligne qui passe la plus à l’est, par Clichy et Montfermeil. Quant au financement, il a affirmé avoir reçu l’assurance que l’État allait inscrire 4 milliards de dotation initiale dans le projet de loi de finances rectificative pour 2010.

Michel Mercier a aussi reçu mercredi Bertrand Delanoë venu proposer son adjoint Pierre Mansat comme candidat à la présidence de l’Atelier international du Grand Paris. Dans un premier temps, l’Élysée en avait fait la proposition à Delanoë qui l’avait déclinée.

Sophie de Ravinel 02/09/2010  22:00
Source Le Figaro

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