Faut-il reconnaître le vote blanc ?

Force est de constater que nos compatriotes se désintéressent de plus en plus de la politique. La bipolarisation politique, n’en déplaise aux « apparatchiks », aggrave chaque jour un peu plus la situation sociale et attire les électeurs vers les extrêmes. Pourtant, depuis longtemps, différentes formations politiques ont initié des tentatives en faveur de la reconnaissance du vote blanc, des propositions de loi ont été faites à l’assemblée nationale(1), mais toujours en vain.

Actuellement, le vote blanc n’est pas reconnu. Il est néanmoins comptabilisé dans les bureaux de vote. Seulement, au regard de l’article L.66 du code électoral, il n’est pas compté comme suffrage exprimé. Il est donc tout simplement rajouté aux nombre des abstentionnistes.

Il est vrai que certains politiques soucieux de leur image et de leur crédibilité ont peur d’affronter la réalité. Ils pensent que le vote blanc réduirait la portée de leur victoire. Certes, le vote blanc formulerait une défiance à l’égard du candidat mais, au moins, il reconnaîtrait la légitimité de l’élection.

Nous insistons sur le fait que se rendre dans l’isoloir pour voter blanc est un moyen d’expression réfléchi qui permet à un citoyen de s’exprimer. Il a une signification différente de l’abstention. Introduire le vote blanc dans notre procédure électorale, c’est lutter contre l’abstentionnisme et le vote extrémiste qui reste une menace permanente pour notre démocratie.

Mémoire et Modernité Radicales milite pour cette reconnaissance du vote blanc. Effectivement une majorité de français, au coté d’élus responsables et conscients de cette anomalie, souhaite cette avancée démocratique, indispensable à l’équité du scrutin.

Une telle réforme aurait l’avantage d’évaluer réellement, à la voix près, la représentation de ses élus. Voilà une des manières de rééquilibrer le pouvoir et de rappeler que la politique est avant tout un engagement pour servir ses concitoyens dans l’humilité.

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(1)
01/04/2010
N° 2415 (13ème législature)
Proposition de loi tendant à reconnaître le vote blanc et à annuler le scrutin s’il y a plus de 30 % de bulletins blancs dans les urnes
Présentée par Jacques REMILLER, Jean-Paul GARRAUD, Jean-Pierre MARCON, Françoise BRIAND, Paul JEANNETEAU, Alfred ALMONT, Marc BERNIER, Jacques DOMERGUE et Jean-Philippe MAURER.

19/06/2008
N° 981 (13ème législature)
Proposition de loi tendant à reconnaître le vote blanc dans les élections
Présentée par Martine AURILLAC, Jacques Alain BÉNISTI, Jean-Louis BERNARD, Émile BLESSIG, Philippe BOËNNEC, Jean-Claude BOUCHET, Chantal BOURRAGUÉ, Loïc BOUVARD, Valérie BOYER, Françoise BRANGET, Philippe COCHET, Georges COLOMBIER, Geneviève COLOT, Olivier DASSAULT, Marc-Philippe DAUBRESSE, Jean-Pierre DECOOL, Dominique DORD, Marie-Louise FORT, Yves FROMION, Didier GONZALES, Michel GRALL, Claude GREFF, Jacques GROSPERRIN, Jean-Claude GUIBAL, Françoise HOSTALIER, Denis JACQUAT, Christian KERT, Dominique LE MÈNER, Michel LEJEUNE, Geneviève LEVY, Thierry MARIANI, Jacques MASDEU-ARUS, Jean-Philippe MAURER, Christian MÉNARD, Marie-Anne MONTCHAMP, Pierre MORANGE, Pierre MOREL-A-L’HUISSIER, Jean-Marie MORISSET, Georges MOTHRON, Bérengère POLETTI, Didier QUENTIN, Frédéric REISS, Jacques REMILLER, Francis SAINT-LÉGER et François SCELLIER,

22/01/2003
N° 564 (12ème législature)
Proposition de loi tendant à la reconnaissance du vote blanc aux élections
Présentée par GÉRARD VIGNOBLE, JEAN-PIERRE ABELIN, PIERRE ALBERTINI, HERVÉ MORIN ET PLUSIEURS DE LEURS COLLÈGUES

Etc.

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