Remaniement: le compte à rebours a démarré et pourrait se conclure lundi prochain

AFP le 10 novembre 2010

La validation de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel a lancé mardi le compte-à-rebours du remaniement gouvernemental attendu désormais en début de semaine prochaine, avec un net avantage pour François Fillon qui devrait se succéder à lui-même.

Le président Nicolas Sarkozy avait expliqué lundi aux dirigeants de la majorité attendre que les Sages se prononcent pour promulguer rapidement la loi et s’atteler à la finalisation de cette séquence politique ouverte il y a plusieurs mois.

C’est désormais chose faite, le Conseil constitutionnel ayant donné son feu vert à l’essentiel du texte, et selon plusieurs sources gouvernementales et à l’UMP le remaniement interviendra lundi ou au plus tard mardi.

Difficile pour Nicolas Sarkozy de le faire plus tôt. Jeudi et vendredi, il sera en effet à Séoul pour prendre les rênes de la présidence du G20.

Lors du traditionnel petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité, mardi à l’Elysée, le chef de l’Etat, pressé par son camp de remanier, a assuré que "ça vient" mais qu’il ne "veut pas agir sous pression".

La semaine dernière, il a multiplié les rendez-vous avec de nombreux ministres. "C’est le signe qu’on est entré dans la dernière ligne droite", analyse une source gouvernementale.

D’après l’un des convives de mardi matin, le président a de nouveau récusé l’idée d’un "tournant social" à l’occasion de ce remaniement car cet aspect n’a jamais été, selon lui, mis de côté notamment avec la réforme des retraites qui a été "faite en garantissant le système par répartition".

Le même a vu dans ces propos l’éviction de Jean-Louis Borloo dans la course à Matignon et la reconduction très probable de François Fillon.

Même si Nicolas Sarkozy reste toujours des plus mystérieux sur son choix, le Premier ministre, donné partant il y a à peine dix jours, semble de plus en plus favori pour rester à son poste. Surtout, depuis qu’il a ouvertement dit mercredi dernier, son désir de rester.

A Matignon, on a arrêté de faire les valises", plaisante un conseiller de ministre.

François Fillon était d’ailleurs mardi à Colombey-les-Deux-Eglises au côté de Nicolas Sarkozy pour le quarantième anniversaire de la commémoration de la mort du général de Gaulle.

Et à l’issue de son discours, le président a eu ostensiblement des marques de considération pour son chef du gouvernement qu’on lui a rarement vues. Jean-Louis Borloo n’avait pas été convié à ce rendez-vous gaulliste hautement symbolique en présence notamment de Michèle Alliot-Marie (Justice) et Luc Chatel (Education).

Le ministre de l’Ecologie, qui faisait figure de principal challenger de François Fillon, a été reçu lundi par le chef de l’Etat, a indiqué une source UMP mais rien n’a filtré de cet entretien.

Le chef du gouvernement peut toujours se prévaloir d’une forte popularité dans l’opinion.    Selon un sondage LH2-Le Nouvel Observateur publié mardi dans lequel un Français sur deux juge "nécessaire" un remaniement, il arrive en tête des personnalités citées pour Matignon, avec 29%, contre 13% à M. Borloo. Aucune autre personnalité citée ne dépasse les 10%.

La décision de maintenir François Fillon risque après tant d’attente d’apparaître comme un "aveu de faiblesse faute d’une autre possibilité", s’inquiète une source gouvernementale.

A l’UMP aussi le changement est en marche et Jean-François Copé, l’actuel patron des députés de la majorité, se prépare à succéder à Xavier Bertrand.

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