Borloo affiche sa différence et jette les bases d’un centre, autonome de l’UMP

PARIS, 19 jan 2011 (AFP)

Même s’il élude pour l’instant la question de sa candidature en 2012, Jean-Louis Borloo a affiché mercredi sa différence au sein de la majorité en jetant les bases d’une « confédération centriste », autonome de l’UMP. L’Elysée a été « informé » de cette initiative, selon plusieurs cadres radicaux. Elle pourrait même être le prélude à une éventuelle candidature Borloo en 2012, utile à Nicolas Sarkozy.

Lors de ses voeux, quelques semaines après son départ du gouvernement et de la direction de l’UMP, le patron du Parti radical (associé à l’UMP) a fait un pas de plus vers l’autonomie vis-à-vis du parti présidentiel, tout en réaffirmant sa « loyauté » à la majorité.

 Il a annoncé la création d’un « comitié de liaison permanent » regroupant « l’ensemble des sensibilités radicales, républicaines, sociales et écologistes pour bâtir avec elles le nouveau projet républicain pour 2012 ».

Mais pour l’heure, le rassemblement autour du « pacte républicain » et le projet fondé « sur l’ADN commun » aux centristes priment « le casting », selon M. Borloo.

La création de ce « comité permanent », approuvée mercredi matin à l’unanimité par la direction du Parti radical, a jeté les bases d’une future « confédération » centriste « indépendante », selon M. Borloo. Les adhérents radicaux se prononceront sur leur participation à cette nouvelle « confédération » lors d’un congrès extraordinaire les 14 et 15 mai.

Ce rendez-vous fixé après les cantonales vise à ne pas brouiller les messages avant une échéance qui s’annonce difficile pour l’UMP et ses alliés centristes.

Si le congrès ratifie la démarche, le PR en tirera les conséquences et passera « d’un statut d’associé-dilué dans l’UMP à un statut extérieur d’allié-identifié », a assuré M. Borloo.

« On a le sentiment qu’on a perdu un peu les repères, la boussole, l’espoir (…) et c’est ça qu’il faut rebâtir et nous allons le faire calmement, tranquillement, pas à pas », a expliqué le député du Nord, désormais apparenté à l’UMP. 

Le Nouveau Centre et ses principales figures sont venus en force soutenir la démarche Place de Valois mercredi. A l’exception de son président, Hervé Morin, qui se verrait bien incarner le centre en 2012 à la place de M. Borloo.

La Gauche Moderne, représentée par Jean-Marie Bockel, et les centristes de l’UMP incarnés par deux membres de sa direction nationale, Marc-Philippe Daubresse et Fabienne Keller, étaient également là. Le père du Grenelle de l’Environnement entend aussi associer les « écologistes indépendants » de son ami Brice Lalonde à ce projet centriste.

Mais M. Borloo s’est clairement démarqué de l’équipe Fillon et de l’UMP.

Formant des « voeux d’efficacité » pour le gouvernement et son chef, il les a    appelés à « passer à la vitesse supérieure » sur l’emploi, la qualification des jeunes, la lutte contre la précarité ». « Mais aussi à « accélérer » le tempo « sur une réforme de la fiscalité » et l’abrogation du bouclier fiscal.

Il a adressé des « voeux d’apaisement à la majorité », en l’exhortant à prendre « le temps de la réflexion » et « parfois du silence ».

Se posant en défenseur « résolu » du statut des fonctionnaires, il a plaidé pour cet « acquis du Conseil national de la Résistance », devenu « un élément essentiel du pacte républicain, après les errements de Vichy ».

A propos des 35H, M. Borloo a lancé: « de grâce, n’opposons pas au dogmatisme de gauche un dogmatisme de droite! ».

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