Faits
Lundi 27 août 2012, au petit matin, plus de 70 Roms ont été expulsés de leur campement le long des voies ferrées à Evry. Il s’agit de la cinquième expulsion de Roms depuis le début de l’été.
Chiffres
On estime entre 15 000 et 20 000 le nombre de Roms en France. Un chiffre stable depuis plus de 20 ans : malgré des expulsions régulières du territoire, les personnes reconduites reviennent systématiquement.
Les expulsions de Roms sont passées de 2 000 en 2003 à environ 10 000 en 2009. En septembre 2010, le Parlement européen a réclamé la suspension de ces retours forcés contraires au droit communautaire.
Décisions récentes du Gouvernement
assouplissement des conditions d’embauche des Roumains et Bulgares, principales nationalités des Roms ; circulaire qui prévoit l’évacuation de campement « lorsqu’il y a une décision de justice ou quand il y a une situation en matière de sécurité et sanitaire insupportable ».
Réactions politiques
Le positionnement est clair à droite : les campements illégaux, parce qu’ils sont illégaux, doivent être démantelés. Elle doit être clarifiée à gauche. La « valse hésitation » de Martine Aubry et l’agacement de Cécile Duflot sont symptomatiques de l’attitude des socialistes sur le sujet. Néanmoins, la droite comme la gauche se retrouvent sur l’idée de l’ouverture de l’accès au travail des Roms.
Position du Parti Radical
Pour le Parti Radical, attaché aux valeurs humanistes, il ne peut que s’émouvoir des drames humains liés aux conditions d’hébergement et d’expulsion des populations Roms vivant sur notre territoire. Aussi, le Parti Radical dénonce l’utilisation du terme « Roms » par les autorités françaises au sens de l’Union Européenne, puisqu’elle qualifie une population sur des bases ethniques, ce qui constitue une discrimination, contraire à notre Constitution.
Les « Roms » doivent être considérés sur notre territoire, comme sur celui de tout autre pays de l’Union, comme le sont tous les autres européens, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Les démantèlements de camps illicites de Roms ne règlent aucunement le vrai problème : la question de l’accueil, de l’insertion professionnelle et sociale de ces populations. De nombreuses initiatives sont menées par des associations en France pour aider à l’insertion des Roms. Il faut que l’Etat, les associations et tous les acteurs concernés se mettent autour de la table pour coordonner leurs actions.
La question des Roms n’est pas seulement française mais avant tout européenne. Le Parti Radical considère qu’il appartient à l’Europe de trouver une solution concertée avec la Roumanie et la Bulgarie, et de revoir éventuellement sa politique de fonds européens en la matière.