Sénart se recentre sur son futur théâtre

On connaît les noms des architectes qui construiront le Théâtre de Sénart, en Seine-et-Marne: il s’agit de l’agence parisienne Chaix & Morel. Son projet s’annonce déjà comme le futur grand phare du centre-ville. «Un énorme monolithe sculpté», selon Jean-Paul Morel, avec ses longues toitures à pentes inversées, sa peau en métal scintillant nuit et jour et ses 27 mètres de hauteur, soit le point culminant de la ville nouvelle.

Après trente-cinq années de croissance, la ville nouvelle de Sénart est devenue une agglomération de 100000 habitants dont l’ambition est aujourd’hui de bâtir un centre-ville. Mission à rebours et délicate mais qui permet aux élus d’imposer leurs choix politiques. Pour le président de la ville nouvelle, Jean-Jacques Fournier, maire de Moissy-Cramayel depuis 1971 à la tête d’une équipe d’union de la gauche, «le futur théâtre sera l’occasion d’exprimer un vrai dessein culturel à l’échelle semi-régionale. Notre projet pour notre centre du Carré-Sénart est de constituer un pôle d’attraction qui ne soit pas seulement commercial ou tertiaire mais de rayonner sur les plans culturels et artistiques sur les deux départements de Seine-et-Marne et de l’Essonne. Il s’agit pour nous d’optimiser le potentiel de la Scène nationale et de lui donner les moyens de ses ambitions.»

Le futur théâtre – l’inauguration est prévue en 2013 – permettra de remplacer les deux salles de spectacle écartelées entre Combsla- Ville (La Coupole) et Moissy-Cramayel (La Rotonde). Ces deux structures labellisées Scène nationale de Sénart, en 1986, concentrent la plupart des spectacles sénartais avec 150 représentations par an, 5500 abonnés, 30000 entrées payantes et quelques créations.

«En terme de programmation, nous nous situons au 2e rang des dix Scènes nationales d’Ile-de-France, précise son directeur, Jean-Michel Puiffe. Notre rayon d’attraction dépasse déjà très largement Sénart, mais notre développement est contrarié par une capacité d’accueil et des moyens scéniques insuffisants pour accueillir certains spectacles. Je pense notamment à des oeuvres comme L’opéra de quat’sous monté par Bob Wilson, ou le Cirque Plume qui requiert un chapiteau de 100 places, ainsi que des scènes lyriques ou des grandes formations symphoniques.»

De fait, la jauge des salles actuelles est de 450places maximum avec une réelle modestie des installations techniques. «L’absence de cintres, de fosse d’orchestre, de locaux de répétition et la faible surface des plateaux nous prive aussi de spectacles chorégraphiques d’envergure», regrette Jean-Michel Puiffe. Comme le confie l’un des architectes, Philippe Chaix, «ironie de l’histoire, avec ce projet Sénart Ville Nouvelle retrouve les fondamentaux de la cité antique où l’amphithéâtre était un élément majeur du centre urbain.»

Jean-François Caltot

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