Nicolas Sarkozy vole au secours des promoteurs

A Meaux, les promoteurs peinent à vendre tous leurs programmes. Hier, Nicolas Sarkozy a annoncé le rachat de futurs pavillons qui deviendront logements sociaux.

NICOLAS SARKOZY a dévoilé hier son plan d’aide au logement à Meaux, en se rendant sur un chantier de la ZAC de l’Etang-aux-Cygnes. Le président de la République était encadré par Jean-François Copé, député-maire devenu hier ami de circonstance, et de la députée Chantal Brunel. Sur cette bordure du parc du Pâtis s’alignent une dizaine de programmes en chantier. Kaufman & Broad devait y construire 46 maisons à 220 000 €. Mais, après deux ans de commercialisation, seuls trois pavillons étaient réservés sur plan et les travaux n’avaient pas démarré. Aujourd’hui, ce lot s’est transformé en logements sociaux locatifs.

« Le but est de vendre avec un minimum de marge »

La baguette magique ? La décision de l’Etat, le 1 e r octobre, de racheter par l’intermédiaire de bailleurs sociaux plus de 30 000 logements qui n’auraient pas été construits, faute de réservations de clients. La Société nationale immobilière (SNI, filiale de la Caisse des dépôts) s’est engagée à en racheter 10 000. Elle a l’embarras du choix face à des promoteurs inquiets.

« Nous sommes en train de trier parmi les 45 000 logements proposés. Le but est de vendre avec un minimum de marge », souligne Yves Chazelle, membre du directoire du groupe SNI chargé du développement. L’opération permet, in fine, de réduire le loyer de 20 %.

D’une surface de 85 à 95 m 2 , ces maisons Kaufman seront ainsi louées entre 750 et 850 €, au lieu de 1 000 à 1 100 €. Dans le lot, dix pavillons sont estampillés Prêt social à la location-accession (PSLA). « Le locataire de ce type de logement peut exercer une option d’achat sous cinq ans, explique Artur Jorge Bras, adjoint au maire chargé du logement. Quand il achète, une partie des loyers payés sera déduite du prix. C’est le premier PSLA de la ville et nous souhaitons le développer puisqu’il permet l’accession sociale à la propriété. »

D’autres promoteurs de la ville, inquiets de leurs ventes, ont frappé à la porte de la mairie : Bouygues, qui lance une opération sur le site de l’ancien collège Dunant, les Nouveaux Constructeurs, dans le quartier Luxembourg, Terralia dans la ZAC de l’Etang-aux-Cygnes. La ville porte un regard vigilant à ces demandeurs, pour qu’un minimum de programmes privés deviennent, pour cause de crise, des logements sociaux. Elle en possède déjà 48 %.

Sur le chantier boueux, le PDG de Kaufman & Broad, Guy Nafilian, a décliné à Nicolas Sarkozy ses propositions de relance : une TVA à 5,5 % pendant un an pour les primo-accédants et un prêt à taux zéro sur 10 % de la somme empruntée. « Non, a rétorqué le président. Cela ne va pas faire baisser le prix de l’immobilier et c’est notre objectif. »

Il a annoncé que les terrains militaires désertés par les casernes seront donnés aux villes. « A elles d’y construire ce qu’elles désirent, des bureaux, des logements. ».

Valentine Rousseau
Le Parisien – 29.11.2008

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